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L’éveil de Vénus : sexualité féminine et lutte pour la parité au début du XXe siècle.


Il m’a semblé tout naturel d’inaugurer ma librairie en ligne avec une nouvelle s’intéressant aux prémices de la conscience que les hommes et les femmes naissent libres et égaux en droits, dans nos sociétés occidentales.


L’intrigue de « La surprise de Lady Winter » se place à une période cruciale en matière de réclamations paritaires.


Commençons par un aperçu historique. À l’aube du XXe siècle, juste avant la Première Guerre mondiale, les personnes du sexe dit « faible » ne sont toujours considérées que du point de vue de leur simple fonctionnalité reproductive, leur sexualité est limitée à ce seul et unique objectif et par conséquent à celui de la transmission du patrimoine génétique masculin. Le patriarcat revêt à la fois une forme légale et morale au sein de sociétés à l’architecture rigide.


Lorsque mon récit débute, à la veille des fêtes de fin d’année 1909, les femmes anglaises se sont rassemblées depuis six ans au sein d’un mouvement national, celui des suffragettes, qui tire son origine de leur principale revendication : le scrutin universel. Ces militantes historiques de l’égalité réclament la possibilité de vote pour toutes, sans distinction de classe ni d’éducation. Elles considèrent que l’obtention de cette prérogative est le moyen de faire progresser la condition féminine dans tous les domaines, s’opposant ainsi à la vision traditionnelle de la femme en tant que fille, épouse puis mère, qui ne quittait l’autorité paternelle que pour se soumettre à celle de son mari.


En résumé, leurs demandes sont simples : pouvoir participer à la vie politique, sociale et économique du pays au même titre que leurs homologues.


Cependant, dans ce contexte historique, la notion de plaisir sexuel, du droit de jouir librement, hors des liens sacrés du couple, en bref ces latitudes que nous pouvons nous accorder aujourd’hui, nous, les femmes modernes, ne font pas partie des réclamations de ce mouvement.

La « bagatelle » reste, dans la mentalité des contemporains d’Anne de Breuil, un domaine exclusivement réservé au genre masculin.


Mon personnage principal est une aristocrate cultivée, dont l’esprit a été façonné par un père précurseur, fervent défenseur de l’égalité des sexes, hélas trop tôt disparu. Comme bon nombre de ses semblables, elle s’est vue contrainte à un mariage sans amour avec un veuf d’âge mûr, Olivier de Breuil, pour qui la sexualité se résume à une fonction procréative et à une nécessité sanitaire. Prisonnière de son rang, Anne rêve d’émois charnels, une échappatoire trouvée à son désœuvrement de jeune femme de bonne famille. Elle se heurte à l’attitude puritaine de sa mère, Lady de Winter, qui, rigide, la juge hystérique [1] face à ses aspirations sensuelles.


Dès les premières lignes, l’insatisfaction sexuelle de mon héroïne se place au cœur du récit. Affamée, brûlante de désir, son appétence pour les activités liées au sexe est le reflet d’une rébellion contre les carcans moraux. Pourtant, l’irrespect qu’elle formule intérieurement est le symbole d’une quête de liberté plus vaste.


Le chapitre « Secret réduit » témoigne de son insoumission aux diktats : elle y dévore en cachette des ouvrages proscrits, bravant les interdits. Cet acte va bien au-delà du simple geste de défi aux conventions.


Dans le suivant « Ma chère Mandy », je dépeins une relation saphique avec sa servante, femme très en-dessous de sa condition. Celle-ci révèle une nouvelle transgression : le franchissement des barrières sociales. Une révolte de plus, à son actif, lancée comme un affront aux règles de sa caste.


Au fil des paragraphes de ce récit, j’ai choisi de plonger mes lecteurs dans les pensées intimes d’Anne où se bousculent, envies proscrites, pulsions d’infidélité, quêtes de plaisirs charnels éphémères, ou encore des inclinaisons vers des pratiques sexuelles hors normes. Par cette exploration, elle s’émancipe et outrepasse les codes de la décence.


Le langage cru qu’elle emploie en témoigne, il est le reflet de sa rébellion, je l’ai puisée dans un classique de la littérature érotique, l’oeuvre de Guillaume Apollinaire : « Les onze mille verges ». A dessein, j’ai concentré dans les quarante pages de la « Surprise de Lady Winter », audace et provocation, empruntant le vocabulaire attribué à Anne à un registre, communément jugé masculin. J’ai donc moi-même transgressé les conventions du genre de la littérature érotique rédigé par une auteure


Les réflexions d’Anne, et, par voie de conséquence, les miennes, dénuées de toute retenue, défient l’idée reçue d’une féminité réservée et complexée face à l’évocation de la sexualité.


Mon objectif ? Engendrer le rire par des hyperboles truculentes tout en revendiquant une expression débarrassée de ses entraves. J’utilise pour le dialogue intérieur qu’Anne mène tout au long de cette nouvelle une verve qui horrifierait les membres de sa famille. Et heureusement qu’ils ne pénètrent pas dans ses pensées, car elle ne se gêne pas de les rhabiller pour l’hiver !


« La surprise de Lady Winter » se veut principalement divertissante : vous pouvez la voir, comme un conte polisson à destination des grands garçons !


Bien que ce manuscrit soit féministe, qu’il dénonce certains comportements masculins ou les déviances d’une société patriarcale, il n’est pas pour autant une charge vindicative envers le genre dans son ensemble.


Car Anne est avant tout une romantique, et elle fantasme, même dans la scène avec sa bonne, où lors de celle où elle se masturbe, à un homme qui la comblera, l’emmènera vers des jouissances extatiques. Edward, un des autres personnages principaux, peut être considéré comme un initiateur.


Lors de mes débuts dans l’univers libertin, j’ai rencontré des complices qui ont su me révéler des secrets et des abandons que je ne soupçonnais pas, et ainsi provoquer ma libération, aussi bien charnelle qu’intellectuelle. Ces hommes étaient attentifs aux plaisirs féminins. Des guides et non des Maîtres, je précise pour qu’il n’y ait aucun malentendu.


Tout au long de mon parcours du monde des jouissances non conventionnelles : libertinage, échangisme, avec un petit détour sur le chemin de traverse des pratiques kinks, je me suis interrogée. Pourquoi, reste-t-il aujourd’hui, toujours aussi problématique pour une libertine, d’exprimer ses envies, sans jugement moral d’aucune sorte, presque cent-vingt ans révolus depuis l’époque d’Anne de Breuil ?


Depuis la nuit des temps, l’un des premiers droits déniés aux femmes est celui de la spontanéité charnelle. Je ne veux pas dire que pour être libre, il faut une sexualité débridée, mais pouvoir l’évoquer sans fard, sans même parler de l’exercer, demeure encore, une impossibilité. La censure est présente, aussi bien dans la société que dans l’intimité, et même auprès de certains de nos partenaires qui pourtant s’affichent progressistes. 


L’histoire d’Anne, malgré le siècle nous séparant, c’est un peu la mienne. Elle désire rencontrer un homme qui lui procurera du plaisir et l’emmènera vers l’extase, qui comprendra également ses rébellions et ses attentes. Ce qu’elle souhaite, au-delà de la quête sensuelle, c’est d’être acceptée telle qu’elle est, et non pas d’être obligée de se conformer aux règles érigées par des codes moraux obsolètes, qui contreviennent à sa nature profonde. Il y a évidemment un peu de Bridget Jones en elle, et par conséquent en moi. D’ailleurs, je déclare régulièrement à mon mari qu’il est mon Marc Darcy.


Un autre étonnement qui n’est pas sans relation avec le sujet précédent, c’est qu’en 2024, le cliché du donjuanisme continue d’être positivé à l’extrême, tandis qu’une femme, est plus souvent appelée “fatale” si elle multiplie les conquêtes, quand elle n’est pas traitée vulgairement de “salope”. Vous conviendrez avec moi que c’est aussi injuste que péjoratif. 


Mon idée dans ce conte espiègle était de mettre en exergue quelques-uns des travers masculins que j’ai constatés et braquer les projecteurs sur ce qu’attention, reconnaissance, voire empathie peuvent apporter en matière de parité et de jouissances partagées.


Ainsi, certaines scènes sont directement inspirées des jeux que nous partageons avec mon mari. Je vous laisse imaginer… ou lire… dans le chapitre “Hoochie Coochie”.


Alors, je n’ignore pas que certaines féministes revendiquent une sexualité soit exclusivement lesbienne, voir strictement onanique, quand ce n’est pas une abstinence totale. Pour ma part, je suis, suivant le terme consacré, dans notre milieu, une “bi-curieuse”, en aucun cas je ne saurais me passer de l’autre pièce composant mon puzzle. Quant à la masturbation, elle est aux ébats amoureux, ce que l’aspartame est au sucre : un édulcorant.


Un partenaire est donc, de mon point de vue, pour atteindre l’extase, une nécessité absolue, sinon on se contente d’un orgasme satisfaisant, mais peu intense en termes de sensations électrisantes.


Ainsi que je le traçais précédemment, certaines égéries féministes revendiquent l’abstinence, ce code n’est pas inscrit dans mes gênes de testeuse des multiples perceptions offertes par l’univers.


En guise de clôture, de ce billet, j’ai composé « La surprise de Lady Winter », telle une narration aux allures de fable érotique et sensuelle, dessinant les contours d’un plaisir féminin : audacieux, affranchi de toute interdiction et pleinement assumé.


Anne de Breuil, au cours de votre lecture, se révèlera rebelle, en insurrection face aux carcans moraux de son époque, ainsi que pestant contre le rôle subalterne qui lui est dévolu de par sa naissance.

En bref, c’est une héroïne d'une complexité aussi envoûtante qu'intense, dotée d’une libido foisonnante de créativité alliée à une conception romantique de la passion.


Et je vous confierais qu’en définitive, elle est le miroir de ma propre essence.


Je vous propose, de découvrir la nouvelle « La surprise de Lady Winter » dans son intégralité, en version classique pour le jeu auquel je me suis livrée avec les mots, ou en version enrichie d’illustrations glamour et érotique qui vous permettront de pénétrer dans le boudoir d’Anne. 


[1] Le terme d’hystera, à l’origine du terme d’hystérie, est utilisé par le médecin grec Hippocrate pour décrire une maladie dans son traité « Des maladies des femmes » [1]. Cette maladie était donc décrite comme intimement liée à l’utérus (Source Wikipedia). 




Extrait du chapitre 1 : L’Anguille d’Olivier de Breuil

 

Oui, je sais, Monsieur mon mari, à quatre pattes, sur le bord de la couche conjugale. La chemise de nuit relevée, mais pas trop. Je le connais ton numéro : tu vas me pressurer le fessier comme s’il allait en couler du lait. Je ne suis pas une vache, moi, je suis une Lady.


Est-ce que tu sais que tu me fais un mal de chien quand tes doigts crochus s’enfoncent dans la chair tendre de ma fesse ? Tu n’es pas un noyé, que je sache ? C’est sûr que mes sucs ne vont pas te submerger en t’y prenant de cette façon ! Faudrait peut-être un peu m’exciter le con si tu veux y trouver du plaisir.


Allez et ça y est, ta main s’agite sur ton membre. Je ne peux pas te voir, mais je t’entends t’astiquer. Tu m’interdis de te regarder, cela te déconcentre, paraît-il, et ensuite tu n’arrives plus à bander. C’est sûr, je comprends, avec un asticot pareil qui te pend entre les jambes, je n’ai pas de quoi m’extasier.


C’est faire acte de salubrité, pas de plaisir, ainsi que pour assurer ta descendance. C’est ce que tu m’as déclaré lors de notre nuit de noces. Je t’en ficherai moi de l’hygiène corporelle. Comment cela peut-il avoir un quelconque bienfait, si le désir n’y est pas ?


Ça y est, tu es prêt à m’enfiler ta chose toute recroquevillée, fripée, que tu oses orgueilleusement appeler ton phallus. Et tes couilles, si flasques, venant mollement pendouiller à mon orée. Tout, en toi, me dégoute !


Vas-y, entreprends-moi, qu’on en finisse. Quinze allers-retours, jamais plus ! Allez, je compte cette punition infligée par Dieu. Ce n’est pas possible d’être aussi inconsistant ! Tes coups de reins ne feraient pas de mal à une puce de lit. Et un, et deux, et trois, et quatre… Tu vas la lâcher ta semence qu’on en termine avec cette corvée.


Écœurants ces bruits de bouche que tu fais en me limant. On dirait que tu es en train de rogner un os. Tu mâchonnes ou quoi ? Et tu ne sens pas que cela ne glisse pas, que ça accroche. Même le dernier des ouvriers du quartier de Docklands sait cela : pour qu’un piston coulisse, il faut qu’il baigne dans l’huile.


Et de quinze, nous y voilà ! L’aria de la cantatrice, je devrais plutôt l’appeler l’aria du castrat. C’est d’un ridicule ce cri suraigu qui va crescendo pour témoigner de ta délivrance.


— Ma chère Anne, vous pouvez vous arranger. Nous en avons terminé.

...


Je vous invite à plonger dans le récit captivant de « La surprise de Lady Winter », une histoire qui aborde les confins de l'érotisme féminin au début du XXe siècle. Soyez prêt à sonder les abysses du désir, à vous immerger dans l'intensité d'une passion, à découvrir les délices d'une transgression incarnée par une jeune femme audacieuse, précurseur des libertés sexuelles contemporaines.


Disponibles en deux éditions :

Une classique pour un voyage sensuel dans le texte


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Une enrichie d'illustrations sensuelles et érotiques afin de prolonger votre rêverie


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J'achète « La surprise de Lady Winter »

 


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